Les transports sont partis intégrante de la vie vietnamienne et surtout d’Ho Chi Minh Ville.

En effet, il suffit de sortir dans la rue et de constater l’immense bordel…euh l’immense « bazar ». Bus, voitures, moto, vélo, pousse-pousse, moto à remorques, boutiques ambulantes, éboueurs, mamies marchant au milieu de la route, motos à contre sens,… font ménage sur la même route. Autrement dit, se lancer dans cette aventure relève de la plus grande des folies.

Cependant, si on se penche du plus près sur la question, on s’aperçoit que cette grande mascarade est très bien orchestrée. C’est en effet un immense ballet très bien rodé et millimétré à la perfection. Il y a tout de même des règles à respecter pour ne pas se faire « bouffer » :

Règle n°1 : Le bus est roi, ne jamais tenter de s’amuser avec lui.

Règle n°2 : Le taxi est bruyant mais ne vous fera jamais mal, ou presque.

Règle n°3 : Les autres motos sont vos amies et seront vous protéger en cas de problème grave (par exemple : être coincer entre un bus et un taxi pressé).

Règle n°4 : Ne jamais tenter quelque chose d’original, du style un contre sens dans la rue la plus empruntée de la ville, rouler sur un trottoir devant la police du Parti, traverser à pied une route où 4 bus vous foncent dessus.

Appliquées correctement, ces règles vous permettront de survivre dans la jungle Saïgonnaise. C’est à vous de vous créer vos propres expériences. Respirez, priez un petit peu et lancez vous !

Je vais faire part de mon ressenti et de mes expériences en ce qui concerne les transports, les anecdotes qui suivent sont toutes vrais et méritent une attention toute particulière, bonne lecture.

Le Bus

Comme je vous l’ai dit précédemment, le bus est roi. Il ne faut pas jouer avec lui, ne pas essayer de le titiller, de le doubler ou de le ralentir en se mettant devant lui. Quoi qu’il arrive il ne s’arrête jamais. Lorsque que je dis « jamais », c’est « jamais ». Il m’est arrivé une fois de prendre le bus pour aller dans une province proche de Saigon (la dite Dong Nay), j’y reviendrais plus tard. Donc oui, le bus ne s’arrête pas ; vous levez la main pour qu’il ralentisse, vous sautez tant bien que mal et prenez un tabouret pour vous asseoir dans le couloir central. La descente est tout aussi périlleuse, vous devez jongler entre les gens qui montent et ceux qui veulent s’échapper afin de tout de même rester en vie et ne pas avoir la jambe emportée par la portière. Finalement descendu et en vie, vous approchez du fossé et donnez en offrande votre repas de la veille…bon appétit !

Le bus ne s’arrête donc jamais, même lorsque une petite mamie peine à traverser la route. Elle devra attendre qu’un beau jeune homme vienne la sauver ou qu’elle se mette tant bien que mal à courir, surprise par l’énorme bruit de la sirène du bus.

La sirène du bus est le bruit le plus assourdissant de la ville, il est impossible de ne pas le remarquer et de ne pas en cauchemarder lors de nuits agitées.

Morale de l’histoire : ne jamais tenter de faire des blagues à un bus. JAMAIS !

Comme vous pouvez le constater, le bus ne s’arrête pas. Il est donc difficile de le prendre en photo !

La moto

Moyen  de transport indispensable pour tout vietnamien, expatrié et aventurier qui se respectent. En effet, le trottoir n’existe pas ici, sauf pour garer sa moto, éviter les « trafic jam » ou encore écraser des mamies tentant de vendre des sandwichs, des fruits frais ou tout autre met ayant pour but d’assouvir votre faim (cette phrase est beaucoup trop longue et pédante).  Bref, la moto est un réel plaisir pour nous autres expatriés. C’est la liberté mais surtout un bon moyen de prendre un coup de chaud, de stress et attraper, en moins d’un mois, un bon cancer. On comprend pourquoi la grande majorité des vietnamiens portent ces masques super sexy de chirurgiens. Le mien est noir à chaque fin de journée, vive la conscience environnementale!

Donc la moto est indispensable car la moyenne des trajets est de 15 minutes environ pour aller voir vos amis, boire un verre, aller au restaurant, à un entretien, à l’école…

Le flux des motos est comparable à une rivière qui coule, le trafic étant le courant ; plus ou moins fort selon l’heure de la journée. Lorsque vous tombez en panne au beau milieu de la route, vous devenez un rocher. Quoi ? Un rocher ? Mais qu’est ce qu’il est en train de nous dire ! Oui un rocher, le flux va simplement vous contourner, ne vous attendez pas à être percuté sauf si par malheur, cet incident arrive sur la voix des bus. Dans ce cas là, priez pour qu’il est pitié de votre sort (Chance de survie : proche de 0).

Encore une fois, quelques règles sont à respecter pour votre simple « confort » :

–       Règle n°1 : ne jamais rouler sur la voie de gauche, la voie interdite, la voie de la mort ; vous l’avez compris, la voie des dangereux, monstrueux, affreux (les adjectifs sont nombreux),… BUS !

–       Règle n°2 : mettre votre clignotant en toute circonstance, toujours avertir les autres poissons du banc que vous quittez le navire.

–       Règle n°3 : ( et sans doute la plus importante) : à tout moment, le klaxon, aussi moche soit-il, est votre meilleur ami. Quoique interdit par le Parti, il vous sera utile pour avertir aux autres usagers que vous changez de direction, que vous vous arrêtez, que le feu est vert, que vous allez vous faire écraser par un bus.

Mon expérience jusqu’à présent se résume à de la prudence et à une amitié certaine avec ma Yamaha (dire « Jamaha ») Sirius semi-automatique 2,2L au 100 (25.000VND/L). Elle m’emmène partout même sur les routes les plus cabossées de la campagne saïgonnaise.

Morale de l’histoire : suivez le groupe et vous reverrez votre maman un jour.

Le «  trafic jam »

Les heures de pointes sont très précises. Le matin entre 7h30 et 9h30, heure où la ville s’éveille et où ses habitants vont participer à la réussite de la nation.

Les heures les plus creuses sont bien évidemment entre 12h et 15h, c’est le moment le plus chaud de la journée ; le Vietnam fait sa sieste quotidienne, il ne faut pas le déranger. C’est le moment où les expatriés sortent de leur tanière et vont participer à la réussite de la…euh de leur journée.

Enfin, 18h est l’heure du cauchemar, ne sortez pas à cette heure-ci où c’est le cancer du poumon assuré. On peut voir certains vietnamiens fumer sur leur moto à cette heure-ci pour patienter. Ces personnes n’ont pas de cerveau ou une très bonne assurance maladie.

Malheureusement, j’ai cours à cette heure ci, je prévois un petit arrêt de mon cœur dans les mois qui suivent. Je vous tiens au courant.

Morale de l’histoire : mettez votre crème solaire et celle contre les moustiques et affrontez le 12h/15h avec joie et bonne humeur.

Traverser la rue : toute une épreuve

Toute une épreuve c’est peu dire. Malgré les lignes blanches tracées au sol faisant office de décoration et non de passage piétons, la personne qui marche n’est pas respectée et encore moins reconnue.

Encore une fois et pour la dernière, voici les règles à respecter pour traverser la rue sans se faire emporter par une moto, se faire voler son sac, passer sous les roues d’un bus ou se faire klaxonner par un taxi pressé :

–       Règle n°1 : attendre qu’il n’y est pas de bus à moins d’un kilomètre, voire plus.

–       Règle n°2 : prendre une grosse bouffée d’air frais, ou presque

–       Règle n°3 : lever bien haut le bras et agiter de manière efféminée votre main quitte à paraître ridicule.

–       Règle n°4 : ne jamais, oh non jamais, s’arrêter sous peine de se faire emporter…(cf. ci-dessus)

–       Règle n°5 : s’arrêter au niveau de la ligne centrale, répeter la règle n°1, n°2 et n°3 et repartir

–       Règle n°6 : ne pas oublier son copain de l’autre côté de la rue ou quelques autre objets, il est trop dur de faire demi tour

–       Règle n°7 (oui beaucoup de règles !) : une fois de l’autre côté, aller boire un verre, appeler votre maman, sauter de joie.

Morale de l’histoire : une petite vidéo pour vous rendre compte est la meilleur des solutions.